
(Remerciements à Animal Rights et Gaia pour les images)
Lacunes législatives
Nous étions aux cotés de Animal Rights et Gaia le 8 juillet 2021 à Bruges, dans la manifestation de protestation contre le permis d’agrandissement octroyé à l’abattoir qui avait pourtant été condamné pour maltraitance grave d’animaux.
Nous y avons fait un discours.
La Province se dit être droite dans ses chaussures puisque « Le bien-être animal n’est légalement parlant pas un critère dans l’octroi des permis d’exploitation des abattoirs … « . Gaia et Animal Rights feront appel, et puis ce sera la Ministre de l’Environnement flamande, Zuhal Démir, qui devra prendre la décision finale.
Conclusion: Sévères lacunes législatives. Qui peut changer les lois? Exact: Des élu.e.s dans les parlements.
Rejoignez le mouvement des partis animalistes et rejoignez DierAnimal.
#dieranimal #partipolitique #animaux #humains #planete #stopabattage #animalpolitics
Texte intégral du discours traduit vers le français
Bonjour à toutes et à tous,
Nous aimerions rendre visite à la province de Flandre occidentale le plus rapidement possible pour de bonnes nouvelles.
Nous voici toutes et tous rassemblés devant la Maison de la Province, qui a récemment autorisé l’expansion d’un abattoir. Un abattoir qui avait été pris et condamné pour maltraitance animale sévère.
Et maintenant, le tapis rouge leur a été déroulé pour leur permettre leur agrandissement. C’est tout de même un signal fort que la province envoie ici, et cela en dit long sur les personnages et l’idéologie politique qui rendent cette autorisation possible.
Mais nous savons tous que le misérable voyage vers l’abattoir, les dernières heures et les dernières minutes des êtres sensibles innocents qui trouvent leur fin dans l’horreur d’un abattoir ne sont que le tout dernier maillon d’une chaîne de misère que ces animaux doivent subir dans l’élevage moderne.
Ce dont beaucoup moins de gens se rendent compte, c’est que toute cette chaîne d’élevage, d’industrie et de consommation de viande déroule dans son entièreté aussi le tapis rouge pour la misère qui nous attend directement, nous les humains, dans les 5 à 10 prochaines années.
Au cours de la semaine dernière, les images du soleil brûlant dans les régions les plus septentrionales de l’hémisphère nord ont fait le tour des médias sociaux et des sites web des médias de presse traditionnels.
46,7°C … 49,6°C … Les records de chaleur au Canada ont été battus jour après jour, non pas d’un centigrade, mais de presque un degré Celsius par jour.
Et je peux m’imaginer que les gens ici, entre deux matchs de football, ont soupiré :
« Oh, c’est quand-même fort, là-bas chez les Canadiens. » C’est une erreur de croire que quelque chose qui se trouve ailleurs sur cette planète, éloigné à une certaine distance de nous, n’a aucune influence sur nous ici. C’est ce qu’on avait aussi pensé lorsqu’en février 2020, un nouveau virus est apparu dans une ville provinciel, quelque part en Chine.
Nous, les humains, collectivement nous jouons littéralement avec le feu.
Le rapport du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations unies, qui a fait l’objet d’une fuite prématurée, est plus que clair : nous sommes en train de pousser une série de systèmes terrestres au-delà de points de basculement irréversibles, ce qui entraînera un effet domino de catastrophes environnementales successives et de flux migratoires incontrôlables.
Et là, l’industrie de l’élevage est la plus grande perturbatrice du climat et la plus grande destructrice de l’environnement de toutes les activités humaines. Nous ne devons pas tourner autour du pot.
La physicienne et écoféministe indienne Dr Vandana Shiva a récemment déclaré : « Toute l’industrie de la viande d’aujourd’hui est un véritable scandale à l’échelle planétaire et ne devrait pas exister… cette industrie est tout à la fois un désastre biologique, un désastre de la biodiversité, un désastre climatique et un désastre sanitaire. »
Chers amis, nous voici sur le sol de la Flandre occidentale.
Il y a une quarantaine d’années, dans les années 1980, à la radio on s’extasiait régulièrement sur les excés de fumier et ne savait pas comment se débarrasser de tout ce lisier et ce purin issus de l’élevage intensif. Les choses ont-elles changé aujourd’hui, pensez-vous, 45 ans plus tard, avec la classe des politiciens d’hier et d’aujourd’hui ?
Bien au contraire. La qualité des eaux de surface et des eaux souterraines en Flandre occidentale est et reste la plus mauvaise de toute l’Europe, avec des chiffres qui vont chaque année encore de plus en plus dans le mauvais sens. Cela montre le peu d’importance qui est accordée à la santé et au bien-être des animaux, des humains et de la nature dans ce pays.
La Belgique produit une fois et demie trop de viande de porc, selon l’étude de Greenpeace de 2019. Quasi tout est destiné à l’exportation.
Un modèle de revenus dans lequel les nuisances, les dommages environnementaux et sanitaires sont pour la communauté, la viande pour l’étranger et les profits financiers pour un petit groupe d’entrepreneurs particulièrement astucieux et à vue myope qui ne considèrent que le court-terme..
Et chaque fois que Animal Rights publie une fois de plus des images choquantes de mauvais traitements infligés aux animaux et de violations de la loi dans les abattoirs, on assiste au même scénario : les politiciens de presque toutes les idéologies se montrent indignés avec des mots rhétoriques … et à part cela, il ne se passe rien. Esther Ouwehand, du Parti néerlandais pour les animaux, a évoqué ce comportement ce dimanche dernier en le qualifiant « d’indignation rituelle » des politiciens. Car après tout, ils s’en fichent.
Comme le soupire à juste titre Els Van Campenhout de Animal Rights : « Que des années après Tielt, on doive encore réaliser et diffuser de telles images montre que quelque chose ne tourne pas rond structurellement dans les abattoirs. »
C’est exact, et cela va bien plus loin : il y a quelque chose de structurellement mauvais dans toute l’industrie de l’élevage et de la viande.
Il y a quelque chose de structurellement malsain dans notre façon de vivre et de traiter la nature, les animaux et le reste du monde vivant sur notre planète, y compris nos propres semblables.
Il est tout simplement scandaleux que les autorités d’ici, d’Europe, de Belgique, de Flandre, malgré les belles paroles et le greenwashing “de luxe », continuent à donner le feu vert à plus d’élevage intensif, plus de production de viande, plus de pollution environnementale, plus de capacité d’abattage et plus de souffrance animale.
Les intérêts économiques classiques à court terme du profit l’emportent encore sur une vision durable et saine à long terme. Nous en avons marre de cette vieille façon de gouverner !
Notre parti frère français, le Parti animaliste, fait le coup de se présenter aux élections présidentielles de l’année prochaine. Hélène Thouy a présenté sa candidature comme « une réponse à l’irresponsabilité de ceux qui nous gouvernent ».
Et pourtant, il y a de l’espoir.
Les dizaines de milliers de jeunes que nous avons vus manifester dans les rues de ce pays il y a deux ou trois ans lors de grèves scolaires pour le climat, ces jeunes iront probablement aux urnes pour la première fois en 2024.
Et j’espère sincèrement qu’ils le feront avec autant de colère et d’indignation dans leur corps que nous en ressentons ici aujourd’hui aux portes du gouvernement provincial de la Flandre occidentale.
Nous pouvons encore faire d’autres et meilleurs choix.
Merci beaucoup à toutes et à tous pour votre attention.