DierAnimal est un parti antispéciste. Mais qu'est-ce que cela signifie exactement? Pour bien comprendre pourquoi quelqu'un se dit antispéciste, il faut d'abord savoir ce qu'est le spécisme.
Le spécisme est une discrimination basée sur l'espèce. C'est une attitude ou un état d'esprit inconscient et automatique plutôt qu'un positionnement philosophique et conscient.
Voici deux conséquences concrètes du spécisme:
- Le spécisme permet aux humains de faire des distinctions totalement arbitraires entre des animaux de différentes espèces qui ont pour le reste des capacités de sentience et d'intelligence parfaitement comparables. L'exemple le plus parlant est celui du chien et du cochon dans la culture occidentale. Gentils, sociables et intelligents, l'un sera invité à devenir l'animal de compagnie par excellence et sera invité au sein du foyer des humains, recevra des soins et de l'attention, sera nourri convenablement et pourra vivre une vie d'animal digne lui permettant un épanouissement raisonnable. Il sera même parfois considéré comme un membre de la famille. Par contre, le cochon sera destiné à terminer dans l'assiette des humains et sera incorporé dans la filière de production de viande qui ne tient aucunement compte de ses besoins naturels ni de son caractère intelligent et sensible. Il sera condamné à vivre une vie abrégée, dont la "qualité" variera de misérable à abominable. Le cochon devient ainsi un sujet d'exploitation à cause de ses caractéristiques physiques. Pour prouver le coté arbitraire de ce genre de distinctions, il suffit d'aller voir ailleurs, de simplement changer le cadre culturel. Ainsi, le chien qui chez nous, est considéré comme animal domestique, est considéré en Chine à la fois comme animal domestique et animal d'élevage pour sa viande. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les deux espèces sont considérées comme des “animaux impurs” suite à des interprétations d'ordre réligieux. Autre exemple: en Amérique du nord, en Grande-Bretagne et encore dans quelques autres pays européens, la consommation de viande chevaline est considérée comme un acte de barbarie, tandis que en Amérique du Sud et dans le reste de l'Europe, la viande chevaline se trouve chez les bouchers ou au rayon viande des supermarchés. Dans tous les cas, l'humain fait et décide comme bon ou profitable lui semble.
- Le spécisme a également comme conséquence que l'humain juge acceptable de faire subir aux autres espèces, des traitements qu'il ne ferait jamais subir à des individus de sa propre espèce. Par exemple, il peut trouver acceptable de restreindre la liberté de mouvement des animaux en les enfermant à vie ou en les immobilisant, ou de pratiquer toutes sortes de mutilations, même sans anesthésie, sur ces créatures. L'exposition d'animaux dans les parcs zoologiques ou les parcs aquatiques, les boxes à truies dans l'élevage et la castration, l'excision des dents, le décornement et la caudectomie des animaux de ferme en sont des exemples.
En résumé, l'attitude du spécisme est une disposition systématique qui normalise l'exploitation, l'abus et donc la souffrance animale. Le spécisme considère l'humain comme étant supérieur aux autres espèces de manière inconditionnelle, ce qui est renforcé par des textes anciens et des héritages culturels qui ont sculpté nos attitudes contemporaines par défaut. On peut donc voir le spécisme comme une sorte d'idéologie inconsciente et sous-jacente de notre culture.
En revanche, l'antispécisme rejette toutes ces considérations suprématistes et ces formes d'exploitation et considère que l'être humain est une espèce parmi les autres. C'est pourquoi DierAnimal considère que l'antispécisme est une idéologie fondée. C'est une idéologie qui aide à orienter notre boussole vers nos objectifs à long terme. Une idéologie reste utile pour un parti lorsque elle ne devient pas dogmatique. Pour avancer vers ces objectifs, il faudra passer presque inévitablement par des étapes successives plus pragmatiques.