
Lettre ouverte
Dans une lettre ouverte à la Commission européenne, nous demandons l’abolition du transport d’animaux vivants sur de longues distances.
Le 15/04, notre parti a été l’un des signataires de la lettre commune adressée aux Commissaires européens Kyriakides et Wojciechowski demandant l’interdiction définitive du transport d’animaux en dehors de l’UE.
Contenu complet de la lettre
À l’attention de :
Commissaires Kyriakides and Wojciechowski
Commission européenne
B-1049 Bruxelles, Belgique
Sujet : Le transport d’animaux vivants
Le 15 avril 2021
Madame la Commissaire Kyriakides et monsieur le Commissaire Wojciechowski,
Nous, politiciens du monde entier, appelons la Commission européenne à prendre des mesures immédiates pour garantir une protection efficace des animaux lors des transports à longue distance. L’article 13 du Traité sur le fonctionnement de l’UE stipule qu’il faut tenir pleinement compte des exigences en matière de bien-être animal quand il s’agit des êtres vivants. Cependant, il a été démontré à maintes fois que cette partie fondamentale des traités de l’UE est ignorée dans le cas du transport à longue distance d’animaux vivants. Nous demandons à la Commission européenne d’agir avec l’urgence appropriée à de telles situations impliquant la vie ou la mort d’êtres vivants.
Des millions d’animaux sont transportés chaque année, tant dans l’Union européenne que vers des pays hors de l’UE. Les animaux sont transportés dans des conditions désastreuses, en voyages qui peuvent prendre des jours, des semaines voire des mois. Ils sont serrés dans des véhicules souvent sales (camions, navires et avions), souffrent de températures élevées, de déshydratation, de manque de ventilation et de stress. Beaucoup meurent pendant le voyage.
Les récentes tragédies à bord des navires Queen Hind, Karim Allah et Elbeik montrent qu’il est temps d’agir. Dans tous ces cas, les plans d’urgence faisaient défaut, entraînant des souffrances animales massives et graves et la mort de milliers d’animaux.
Le COVID-19 a aggravé la situation : les animaux sont régulièrement bloqués aux frontières, parfois avec un retard de plus de 12 heures. La fermeture des frontières augmente les risques que les navires ou les camions ne soient pas autorisés à décharger.
En outre, la pandémie COVID-19 a confirmé ce que les virologues disent depuis des années déjà : que l’industrie de l’élevage (y compris le transport de masse d’animaux vivants) rend l’UE plus vulnérable aux zoonoses et aux nouvelles pandémies. Nous soulignons donc qu’il importe que la Commission européenne prenne des mesures pour réduire ce risque et qu’elle agisse rapidement quant au transport d’animaux vivants.
Les récentes catastrophes liées au transport d’animaux mentionnées ci-dessus ne sont pas des cas isolés. De nombreux rapports, audits et vidéos montrent que les violations répétées des réglementations de l’UE et les souffrances des animaux pendant le transport sont courantes et qu’il s’agit d’un problème structurel.
Il est clair que le règlement (CE) n ° 1/2005 du Conseil ne protège pas les animaux pendant le transport : les trajets sont trop longs, les exceptions sont trop nombreuses, les conditions sont incompatibles avec les besoins des animaux, les contrôles ne sont pas efficaces et les violations ne sont pas sanctionnées. Cela dure depuis des années, malgré les appels des citoyens européens à arrêter ces transports.
Le Parlement européen a indiqué à plusieurs reprises qu’il souhaitait que cette situation prenne fin, mais la Commission européenne n’a pas agi. Cela va non seulement à l’encontre des réglementations de l’UE, mais aussi contre les valeurs européennes.
Nous appelons la Commission européenne à :
– interdire l’exportation d’animaux vivants vers des pays hors de L’UE (à l’instar de la Nouvelle-Zélande, où elle vient d’interdire l’exportation d’animaux vivants) ;
– suspendre tous les transports d’animaux vivants pour les trajets de plus de 8 heures (entre le lieu de départ et la destination finale), comme les députés européens ont déjà demandé en 2012, après le même appel lancé par les citoyens de l’UE ;
– interdire le transport d’animaux non sevrés ou pleines ;
– demander aux États membres de ne pas accorder de nouvelles autorisations de l’UE aux navires qui transportent des animaux ;
– établir de toute urgence une liste des transporteurs qui ont commis des infractions graves et répétées et la partager avec les autorités nationales, comme déjà demandé par le Parlement européen en 2019 ;
– retirer les certificats d’approbation des navires Elbeik et Karim Allah et informer tous les États membres de cette décision ;
– mener un audit pour enquêter sur les cas de l’Elbeik et de Karim Allah, y compris la vérification de la conformité du processus d’abattage avec le règlement (CE) n° 1099/2009 sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort ;
– et de rendre les États membres concernés responsables de la violation des réglementations relatives au bien-être des animaux et du règlement n ° 1/2005 du Conseil par le biais de procédures d’infraction.
Nous vous recommandons respectueusement de suivre les étapes ci-dessus. L’espérance de millions de vies est entre vos mains.
Cordialement,
Le Parti animaliste (France)
Anja Hazekamp, Party for the Animals/Partij voor de Dieren (Pays-Bas)
Laura Duarte, PACMA (Espagne)
Vanessa Hudson, Animal Welfare Party (Royaume-Uni)
Kyriacos Kyriacou, Animal Party Cyprus (Chypre)
Tatu Chanth, Eläinoikeuspuolue (Finlande)
Robert Gabel, Partei Mensch Umwelt Tierschutz (Allemagne)
Lars Corvinius Olesen, Veganerpartiet (Danemark)
André Silva, PAN -Pessoas-Animais-Natureza (Portugal)
Therese Ericsson, Djurens parti (Suède)
Constance Adonis Villalon, DierAnimal (Belgique)
Cristiano Ceriello, Partito Animalista Italiano (Italie)
Bruce Poon, Animal Justice Party (Australie)
Liz White, Animal Protection Party of Canada (Canada)
Carol V Johnson, Party for Animal Welfare (Irlande)
Dimitris Petrou, Cristina Pappi, Κόμμα για τα Ζώα (Grèce)
Pini Ziser, Tsedek La Kol, Justice for all (Israël)
Frank Alarcón, ANIMAIS (Brésil)
CAS RÉCENT
Navire « Al Shuwaikh »
En 2019, le Parti pour les Animaux néerlandais s’est opposé au transport de moutons depuis la Roumanie par le transporteur controversé KLTT. Avant le départ du navire Al Shuwaikh, le parti a averti que KLTT était responsable de la mort de 2400 moutons lors d’un voyage en Australie un an plus tôt. Malgré cette opposition et divers avertissements, y compris des avertissements de la Commission européenne, la Roumanie a laissé appareiller le navire. Des milliers de moutons sont morts de chaleur et de soif pendant le voyage.
Navire « Queen Hind »
En novembre dernier, le navire Queen Hind a coulé, transportant 14 600 moutons de Roumanie en Arabie saoudite au large de la ville portuaire roumaine de Midia. Seulement 180 moutons ont été sauvés. D’autres moutons sont morts d’épuisement et de blessures après avoir été secourus. Des ponts cachés ont été trouvés dans le navire avec des centaines d’animaux supplémentaires chargés dedans. Cela signifiait que les animaux étaient surpeuplés et on soupçonne que le navire a chaviré en raison d’une surcharge. Les autorités roumaines ont laissé appareiller le navire et ont approuvé le journal de bord. Un tel transport n’aurait jamais dû être approuvé par un État membre, conformément au règlement n° 1/2005 du Conseil.
Navires « Karim Allah » et « Elbeik »
En décembre dernier, les navires Karim Allah et Elbeik ont quitté l’Espagne pour la Turquie avec respectivement 895 et 1 776 bovins, moutons et boucs. Les navires sont restés en mer pendant plus de deux mois, certains États membres leur refusant l’accès à leurs ports au simple soupçon d’une épidémie de fièvre catarrhale dans la zone de départ. Les animaux manquaient de nourriture, d’eau, de ventilation et même de paille. Beaucoup sont morts à bord pendant le voyage. Lorsque les autorités espagnoles ont finalement autorisé le retour des navires en Espagne, les animaux à bord ont été trouvés dans un état si terrible qu’ils ont été jugés impropres à un transport ultérieur et une décision a été rapidement prise de les abattre. Les vétérinaires n’ont pas été autorisés de monter à bord pour vérifier l’état des animaux et pour confirmer s’ils souffraient de fièvre catarrhale ou non. On ne sait toujours pas si la fièvre catarrhale a sévi puisque jusqu’à présent l’autorité portuaire n’a pas rendu publics les résultats des tests.
Dans leur rapport d’inspection, les autorités vétérinaires espagnoles ont confirmé le mauvais état général des animaux : « il est possible d’observer une perte de poids importante, [..] côtes et vertèbres visibles à l’œil nu, ainsi qu’une déshydratation marquée [..] certains de ces animaux cachectiques ont été trouvés dans un état étourdi, incapables d’ouvrir les yeux et de répondre aux stimuli ». Les vétérinaires ont également signalé que le navire était surchargé et que les sabots des animaux étaient couverts d’excréments et d’urine et qu’ils étaient incapables de s’allonger dans un endroit sec et propre. Ils ont montré des signes de souffrance prolongée, de cachexie, de problèmes dermatologiques, ophtalmiques et de mobilité.
Un rapport de vétérinaires du gouvernement espagnol, publié sur le site Web de l’organisation de protection des animaux Igualdad Animal, décrit les souffrances endurées par les jeunes vaches.
Le jeudi 25 mars, les autorités espagnoles ont commencé à tuer les 1 600 animaux restants qui ont souffert sur l’Elbeik pendant des mois. Le massacre a eu lieu dans le port de Carthagène, où des abattoirs improvisés avaient été installés. On ne sait pas comment les autorités espagnoles ont traité les animaux alors qu’ils étaient encore à bord du navire en attendant leur mort. On ne sait pas non plus comment les animaux ont été tués. Leur abattage a eu lieu si rapidement qu’il est difficile d’imaginer que les lignes directrices sur le bien-être des animaux du règlement (CE) n ° 1099/2009 du Conseil du 24 septembre 2009 concernant la protection des animaux au moment de leur mise à mort aient été respectées.
Blocage au Canal de Suez
À la fin du mois de mars, une vingtaine de navires transportant des animaux vivants qui avaient quitté la Roumanie et l’Espagne se sont trouvés dans le blocus du canal de Suez survenu après que le porte-conteneurs Ever Given s’est bloqué et a bloqué le canal pendant plusieurs jours. Certains de ces navires de bétail sont même partis après que l’on sache que le canal de Suez était bloqué. Bien que le canal de Suez ait finalement été dégagé de son blocage initial, il a fallu de nombreux jours pour que d’autres navires pris dans le blocage atteignent leur destination. Selon les organisations de protection des animaux, le blocus a probablement conduit à des pénuries alimentaires pour les animaux à bord. Cela pourrait conduire à une autre tragédie touchant environ 130 000 animaux.